- découronné
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⇒DÉCOURONNÉ, ÉE, part. passé et adj.I.— Part. passé de découronner.II.— AdjectifA.— Rare. [En parlant d'une pers.] Qui a été dépouillé de la couronne (en partic., la couronne royale, cf. couronne A 3); p. ext. privé du pouvoir. Front, roi, tête découronné(e). Les fronts découronnés ont, après la tempête, Toujours su ce qu'il faut pour rester sur le faîte (QUINET, Napoléon, 1836, p. 312).— MYTH. Toi, [la mère universelle] qui marches fière et sans voiles Sur les cultes abandonnés, Et, par pitié, dans tes étoiles Caches les dieux découronnés (BOUILHET, Dern. chans., 1869, p. 208).— Au fig. [En parlant gén. d'une pers., parfois d'un inanimé concr. ou abstr.] Qui a été dépouillé de son prestige, de sa renommée, de son honneur. Qu'est-ce que l'homme sans l'intelligence, (...) si vous lui ravissez l'intelligence, il n'est plus que le roi découronné du monde animal (LACORD., Conf. N.-D., 1848, p. 127). L'Angleterre (...) découronnée (...) de ses plus beaux noms littéraires (SAINTE-BEUVE, Prem. lundis, t. 2, 1869, p. 305) :• Un de ces matins, bernique! Plus personne! Et pour toi, la risée d'un chacun? ... Mais réponds-moi donc, tête de bois! s'écria-t-elle. ... « Plus personne... » Des mots entendus, elle ne retenait que ceux-là. Seule ... abandonnée, découronnée, retombée... Seule dans le troupeau commun ... Repentie! ...BERNANOS, Sous le soleil de Satan, 1926, p. 73.B.— P. anal. Dépourvu de ce qui ressemble à une couronne.1. [P. anal. de position; p. réf. à la position de la couronne au sommet de la tête] Dont la partie supérieure a été ôtée. La masse découronnée de l'église de Saint-Benoît, en belle pierre de Nevers (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 161). Les chapiteaux découronnés (FAURE, Hist. art, 1921, p. 86).2. [P. anal. de forme et de position; p. réf. à la forme circulaire de la couronne et à sa position au sommet de la tête; gén. avec nuance d'ornement]a) Dépourvu de la chose circulaire qui surplombe la tête. Sa tête chauve et découronnée, mais ceinte de cheveux grisonnants (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 9).b) Dépourvu de la partie circulaire surplombant quelque chose. Le volcan, découronné, (...) Une sorte de table rase le terminait alors et remplaçait l'ancien cratère (VERNE, Île myst., 1874, p. 599).C.— P. métaph. [P. réf. à l'aspect ornemental et parfait de la couronne; avec ou sans réf. à sa forme circulaire] Découronné (de). Dépourvu de couronne, de sa parure, de sa perfection. (Quasi)-synon. défiguré, détruit, enlaidi; (quasi)-anton. orné, parachevé, paré. Cette femme que j'ai connue si pudiquement réservée est-elle découronnée de toute sa délicatesse? (BOURGET, 2e amour, 1884, p. 156). Ô femme après l'amour démantelée et découronnée du désir de l'homme. Rejetée parmi les étoiles froides (SAINT-EXUP., Courr. Sud, 1928, p. 50).Fréq. abs. littér. :52.
Encyclopédie Universelle. 2012.